Le Private Equity (capital-investissement) désigne l’investissement au capital de PME et d’ETI non cotées. Au-delà du principe, il recouvre différentes approches, selon la taille des entreprises visées, l’horizon d’investissement et le rôle que le fonds entend jouer au capital.
Le cycle classique d’un fonds de Private Equity
Un fonds suit généralement trois grandes étapes :
1. Levée auprès d’investisseurs (fundraising)
L’équipe de gestion, le General Partner (GP), obtient des engagements financiers (commitments) auprès d’investisseurs — les Limited Partners (LP) : fonds de pension, assureurs, fonds souverains, family offices, fonds de fonds ou encore investisseurs privés fortunés — qui s’engagent à investir dans le fonds.
2. Période d’investissement (généralement pendant 5 ans)
Les capitaux promis par les Limited Partners sont appelés progressivement pour financer les investissements, couvrir les frais de fonctionnement et rémunérer l’équipe de gestion (management fees autour de 2 %/an).
Lorsqu’un fonds prend le contrôle d’une entreprise, les fonds propres sont généralement complétés par de la dette bancaire (LBO), permettant d’augmenter sa capacité d’investissement et d’améliorer le rendement pour les investisseurs. Les profits de l’entreprise acquise sont ensuite remontés sous forme de dividendes pour rembourser cette dette.
3. Sortie (après 5 ans)
Les investissements sont revendus. Les investisseurs récupèrent leur capital initial et les plus-values éventuelles, après déduction de la rémunération de l’équipe de gestion (carried interest : la rémunération de l’équipe de gestion, souvent 20% des gains au-delà d’un rendement cible d’environ 8%).
Un fonds a en principe une durée de vie contractuelle de 10 ans. Autrement dit, quand il entre au capital d’une entreprise, sa sortie est déjà programmée. D’où l’importance de savoir où se trouve le fonds dans son cycle d’investissement.
Certains fonds, notamment liés à des family offices, fonctionnent différemment via des structures evergreen, sans horizon de sortie prédéfini. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils restent indéfiniment au capital : des mécanismes de liquidité permettent généralement d’organiser leur sortie.
Les grandes stratégies de Private Equity
Le Private Equity recouvre plusieurs stratégies d’investissement. Parmi les plus courantes :
- Venture capital : injection de capital, avec prise de participation minoritaire, dans des start-up à fort potentiel de croissance,
- Growth capital : injection de capital, avec prise de participation minoritaire, dans des PME ou ETI pour soutenir leur expansion,
- LBO (Leveraged Buy-Out) : prise de participation majoritaire dans des entreprises matures, avec effet de levier par la dette.
D’autres segments existent également (infrastructure, immobilier, private debt, fonds secondaires, situations spéciales), chacun avec ses propres spécificités.
Chaque fonds se différencie par :
- sa géographie (pays ou région ciblée),
- la taille des entreprises visées (selon chiffre d’affaires et EBITDA)
- le ticket d’investissement,
- son rôle au capital (minoritaire ou majoritaire),
- son degré d’implication (passif ou transformationnel).
Même en position majoritaire, les fonds de Private Equity cherchent en général à conserver l’équipe dirigeante. Ils rachètent rarement 100% du capital, préférant laisser une part au dirigeant (s’il souhaite rester aux commandes) et à l’équipe de management, via des plans d’intéressement. Objectif : aligner les intérêts et maximiser le gain de tous lors de la revente future de l’entreprise.
Toutes les modalités liées à l’entrée d’un fonds — gouvernance, droits et mécanismes de sortie — sont formalisées dans un pacte d’actionnaires, qui encadre la relation entre le fonds et les autres actionnaires.
Les leviers de création de valeur
L’objectif central reste la création de valeur entre l’entrée et la sortie.
Trois leviers principaux reviennent presque toujours :
- Croissance du chiffre d’affaires et de l’EBITDA (organique ou via acquisitions ciblées),
- Réduction progressive de la dette d’acquisition,
- Amélioration du multiple de valorisation (entreprise plus attractive aux yeux du marché).
Au-delà de ces leviers financiers, les fonds de Private Equity apportent également :
- Une meilleure gouvernance (mise en place d’un conseil d’administration structuré, reporting régulier, suivi des indicateurs clés),
- Le recours à des experts et consultants (stratégie, organisation, digitalisation, efficacité opérationnelle, ESG),
- Un alignement des équipes dirigeantes via des mécanismes d’intéressement (management package),
- Un cadre actionnarial structuré, qui discipline la prise de décision et fixe un cap clair pour la croissance et la création de valeur.
La plupart des fonds de LBO et de growth capital visent pour leurs investisseurs un rendement net proche de 15% par an, soit environ un doublement du capital sur la durée du fonds. En brut, c’est-à-dire au niveau des participations et avant frais de gestion et carried interest, cela correspond généralement à un objectif de 20–25%. Dans le venture capital, les rendements visés sont nettement plus élevés, mais le risque de perte totale est également beaucoup plus important.
Le Private Equity est un outil puissant de financement et de transformation des PME et ETI. Derrière une mécanique simple (lever – investir – sortir), chaque fonds a ses spécificités, selon son positionnement et son degré d’implication. Pour un dirigeant d’entreprise, comprendre ces différences est essentiel avant de faire entrer un investisseur à son capital.
Chez AKCEAN, nous accompagnons les actionnaires à définir un scénario de croissance et/ou de sortie en ligne avec les attentes des fonds, et à identifier le partenaire le mieux adapté pour les accompagner dans leur stratégie.